186               MEMOIRES UE PIERRE UE L'ESTOILE.
line, Louschart, Tuaut, Borderet, Rosni, Du Rideau, Rainssant et Bezançon. Là aussi fust mise à bon escient sur le bureau la raison de l'injustice qui crioient tous avoir esté faite au procés de Brigard. Dequoi le soir bien tard fust le president .Brisson adverti par Rabus­seau le gantier, qu'il nommoit son surveillant des Seize.
Le vendredi huitieme dudit mois de novembre, à huit heures du matin les Seize s'assemblèrent au logis de La Bruiere (0, où se trouverent le curé de Saint-Cosme (*) et Bussi, lequel aiant proposé la reiteration du serment de l'Union, fist signer à plusieurs un pa­pier blanc, disant qu'il le rempliroit après de la forme dudit serment; ét La Bruiere apporta uil messel sur la table, pour le jurer sur icelui.
Le dimanche dixieme dudit mois de novembre, la compagnie de messieurs les Seize s'assembla en la mai­son de Sanguin, chanoine de Nostre-Dame; auquel lieu Bussi se trouva garni de son grand papier, où il n'i avoit encores rien de rempli. Dont plusieurs se scanda­lisèrent , de ce qu'on les faisoit signer un papier sans sçavoir que c'estoit.
Le mesme jour de dimanche io du mois, le conseil des Dix s'assembla aprés disner ches de Launoy, où ledit Launoi fit les excuses du papier blanc de Bussi, asseurant la compagnie et leur jurant en foi de prebstre qu'on n'i mettroit rien qui ne fust bon et saint, et pour le bien et advancement de leur religion.
Le lundi onzième dudit mois de novembre, le con­seil des Seize se tinst tout du long du jour chez Launoi, où fut mandé Bussi.
(i) ta Bruiere : lieutenant particulier au châtelet. — (-) Le curé de Saitit-Cosme : Jean Hamilton.
Digitized by Google